Depuis le 22 mars dernier, les Tunisiens sont confinés à domicile. Certes, cette mesure vise à protéger la santé physique des citoyens, mais elle peut avoir des conséquences psychologiques importantes. Comment se protéger ? Dr. Meriem Mahbouli, Psychothérapeute, nous donne quelques recommandations.
Le monde passe actuellement par l’une de ses plus grandes crises: une pandémie qui réclame la vie à des dizaines de milliers de personnes, une activité économique en berne, voire à l’arrêt… À cela, vient s’ajouter un confinement inédit, qui fête déjà sa 3ème semaine.
Dans ces circonstances, il est important, bien que difficile de bien veiller à sa santé mentale. “En période de confinement, on passe par trois étapes clés”, a indiqué au Manager Dr. Meriem Mahbouli, Médecin psychiatre, Psychothérapeute.

La première phase est caractérisée par une grande angoisse et un sentiment d’insécurité. Ici, on remarque un recentrage sur la vie en famille, indique la psychothérapeute. C’est une opportunité pour pouvoir consacrer du temps à la famille, de prendre le repas ensemble, de participer à des activités en famille, … Mais pour ceux qui font du télétravail, Dr. Mahbouli recommande fortement d’assurer la séparation de la vie professionnelle de la vie personnelle. Car la vie familiale peut parfois se transformer en un élément désorganisateur. Résultat : difficile d’avoir la présence d’un esprit nécessaire pour focaliser et être totalement productif.
Vient ensuite la seconde phase, celle de la dépression. Cette dépression est causée, selon Dr. Mahbouli, par la perte des repères habituels. Pour y faire face, il faut instaurer de nouveaux rythmes journaliers et hebdomadaires. Durant la journée, il est important de se fixer une nouvelle heure de réveil, de mettre les habits de travail et de ne pas passer toute la journée en pyjama, … Il faut aussi consacrer du temps à ses enfants, mais également à soi pour pouvoir s’isoler, ce qui est essentiel contre la promiscuité qui peut engendrer des tensions dans la famille. Idem sur le plan hebdomadaire : la semaine se termine vendredi pour réserver le week-end à d’autres activités.
À éviter à tout prix : “Travailler la nuit ou les week-ends”, insiste Dr. Mahbouli. “L’ultime but est de maintenir au maximum le rythme habituel de la journée pour ne pas déprimer, et pour pouvoir être productif et, surtout, pour un retour à la normale réussi”, explique-t-elle.
Le cadre spatial est aussi important : il faut réserver un espace pour travailler. Cet espace peut aussi servir de repères pour les enfants : quand le parent est dans cet espace, il est interdit de le perturber, … Certes, au départ ce ne sera pas facile, mais les nouvelles habitudes se mettent en place avec le temps. Il faut aussi consacrer du temps à l’activité physique, du yoga ou même de la méditation, et pour ceux qui ont la possibilité, du jardinage.
Arrive enfin la troisième phase : l’adaptation. Ici, le nouveau rythme se met en place et on peut être productif de nouveau !
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