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“Pour bâtir une smart nation, c’est important d’avoir une législation agile et intelligente”, dixit Kais Sellami

Bâtir une économie nationale basée sur les nouvelles technologies n’est pas une mince tâche. Revoir le cadre législatif et réglementaire est l’une des étapes nécessaires pour y parvenir. Par où commencer et comment procéder ? Kais Sellami, président de la Fédération nationale du numérique, a étalé sa vision lors de sa participation, le 14 juillet dernier, au webinar Virutal4Africa. Écoutons-le.

“C’est important d’avoir une législation agile et intelligente”. C’est ainsi que Kais Sellami a choisi d’entamer son intervention. Pour y arriver, Sellami a mis le focus sur 4 axes principaux.

Des marchés plus publics

D’abord, la révision du cadre légal régissant les marchés publics qui sont, selon Sellami, “une composante importante de la smart nation”. Et d’ajouter : “Nous avons pu constater, lors de la période du confinement, l’efficience et la rapidité des transactions qui ont été conclues en dehors du cadre réglementaire classique”, a-t-il noté.

En ce qui concerne les points à réviser dans la législation actuelle, Sellami a évoqué l’adoption du mieux-disant comme critère de sélection au lieu du moins-disant, notamment pour le marché du numérique. “Il faut aussi accélérer les délais de dépouillement, de mise en oeuvre et de réception”, a-t-il ajouté. Le président de la Fédération du numérique recommande aussi la révision des modalités de paiement qui constituent, selon lui, un frein aux entreprises et startups.

Le tout PPP

Kais Sellami a aussi appelé à la révision de la loi sur le partenariat public-privé. “Nous pensons que cette loi n’est pas applicable”, a-t-il expliqué. Pour Sellami, le PPP est le cadre idéal pour les entreprises et des startups souhaitant proposer leurs solutions à l’acheteur public tel que nous avons vu pendant la crise. “Plusieurs initiatives n’auraient peut être pas pu voir le jour si le cadre actuel du PPP a été respecté”, a noté Sellami.

Mais le partenariat entre le public et le privé ne doit pas commencer à la mise en oeuvre, du moins selon Sellami. “L’expérience des comités mixtes tels que celle de Tech4Tunisia, composés du privé et du public, est à garder et à renforcer”, a-t-il indiqué. Selon lui, la co-gouvernance a montré son efficacité pendant la crise et doit être élargie à d’autres niveaux de la prise de décision.

Des fonds de soutien … qui soutiennent les entreprises

Le président de la Fédération du numérique a évoqué également la question des fonds de soutien mis en place par l’État. Ces fonds sont, selon lui, rarement utilisés. Pour pallier à ce manquement, Sellami propose de finir avec la gestion de ces fonds par le ministère des Finances. “Ces fonds doivent être gérés par des entités plus autonomes telles que la CDC”, a-t-il indiqué.

Quoi qu’il en soit, la crise a démontré, sans équivoque, l’importance de la révision du modus operandi au sein de l’administration. Et il est temps d’agir.