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Maturité de l’économie numérique: la Tunisie classée 93ème avec un score de 2.4/5

D’après le diagnostic établi par la Banque Mondiale, la maturité de l’économie numérique tunisienne se positionne entre émergente et modérée, avec un score moyen de 2,4 sur une échelle de 1 à 5. “Les dividendes socio-économiques des technologies numériques émergent timidement en Tunisie, malgré les efforts réalisés depuis le premier plan stratégique de 2010/2011 pour le développement du secteur des TIC”, ont noté les auteurs de l’étude.

Et d’ajouter: “Plusieurs projets et initiatives ont été lancés pour améliorer les fondations analogiques, accélérer la transformation numérique de l’administration et renforcer le secteur du numérique, notamment le secteur des TIC”.

L’environnement institutionnel de l’économie numérique a été également doté de plusieurs structures et instances de pilotage et de gouvernance, et la volonté affichée par les plus hautes autorités publiques de favoriser la réussite des programmes nationaux numériques s’est également traduite par la promulgation de nouveaux codes et lois. Malgré ces progrès, notent les auteurs du rapport, la cadence d’exécution des projets numériques “pourrait être améliorée” afin de libérer le potentiel de l’économie numérique en Tunisie.

En Tunisie, lit-on dans l’article, la transformation numérique est considérée comme un axe de développement prioritaire pour le gouvernement tunisien. En effet, de nombreuses avancées et initiatives ont été lancées, notamment pour améliorer l’écosystème de l’économie numérique. Mais, de l’autre, les auteurs du rapport indiquent qu’il y a un fort potentiel non exploité en raison de la faible efficacité de la conduite de la transformation numérique de l’économie tunisienne. Le développement de l’économie numérique est également pénalisé par un cadre réglementaire régissant l’écosystème numérique encore incomplet et la faible efficacité en R&D et en innovation numérique.

Le rapport de la Banque mondiale a cependant indiqué que la maturité est faible en termes de services financiers numériques à la fois au niveau de l’offre et de la demande. De plus, les plateformes numériques sont toujours peu présentes malgré de nombreuses initiatives lancées. À cela s’ajoute l’émergence encore timide de l’entrepreneuriat numérique innovant, malgré la récente amélioration du cadre légal et réglementaire le régissant.

En plus de sa faible taille, la maturité du secteur des TIC est encore émergente, alors que celle du secteur des médias et contenus est encore à ses prémisses. Le secteur du numérique souffre du manque de compétences numériques qui résulte de l’adéquation insuffisante des formations en TIC aux besoins du marché du travail, et des difficultés des entreprises à retenir leurs compétences, malgré les nombreuses initiatives visant à résoudre ces problèmes.

De nombreuses initiatives ont été entreprises et des projets sont en cours pour la transformation numérique des services administratifs. Cependant, de faibles avancées sont réalisées en matière de transformation numérique des services administratifs et sociaux (e-éducation, e-santé et e-culture), note le rapport. Et d’ajouter: “En effet, la plupart des projets numériques progressent lentement et sont réalisés en silos, en raison d’une faible coordination entre les différentes parties prenantes, et des mécanismes de gouvernance peu efficaces”. De plus, les compétences numériques ne sont pas toujours suffisamment disponibles pour toutes les entités intervenantes.

Le secteur privé connaît une transformation numérique progressive. En dépit des améliorations récentes de l’environnement des affaires du point de vue légal et réglementaire, l’économie tunisienne en général et l’économie numérique en particulier, continuent de souffrir d’une lourdeur bureaucratique, de contraintes financières élevées subies par le secteur privé, et d’un accès difficile aux marchés. Les nombreuses initiatives lancées sont freinées par la faible adoption des nouvelles technologies émergentes par les entreprises, et de leurs difficultés à retenir leurs compétences numériques. De surcroît, certaines divergences régionales persistent en matière de maturité numérique des entreprises.

Elle est favorisée par un accès relativement mature aux services Internet, mais elle est contrainte par un faible accès aux équipements TIC et aux technologies appliquées à la finance numérique. De plus, il y a une forte hétérogénéité de la maturité numérique des citoyens des différents gouvernorats. Cette faible maturité ne concerne pas seulement l’accès aux technologies numériques, mais également les usages qu’en font les citoyens tunisiens. En effet, les activités réalisées sur Internet et à travers les applications sur appareils mobiles sont très concentrées sur les réseaux sociaux, avec une très faible maturité en matière d’accès aux services financiers numériques (services bancaires, achats et ventes en ligne). Il en est de même pour l’accès des citoyens aux services publics en ligne qui est à un niveau de maturité préliminaire.

Il résulte des états de maturité des différentes fondations et piliers présentés que l’impact des technologies numériques sur l’économie tunisienne émerge timidement avec un score de maturité de 2,4. Ces faibles impacts sont confirmés par la 93ème position qu’occupe la Tunisie sur 139 pays en termes d’impacts économiques des TIC, et le 78ème rang en termes d’impacts sociaux des TIC.