Dans un rapport publié cette semaine, la Banque mondiale prévoit une hausse considérable de la pauvreté dans plusieurs pays de la région MENA ― y compris la Tunisie ― suite à la crise du Covid.
La crise sanitaire peut impacter le niveau de pauvreté des ménages de plusieurs manières. Ceci peut être directement, i.e. succomber à la maladie, puisque “les ménages pauvres sont particulièrement à risque”, note le rapport de la Banque mondiale. Au fait, les pauvres sont généralement plus susceptibles d’avoir des problèmes de santé préexistants, de vivre dans des conditions de surpopulation, dans des ménages multigénérationnels et d’avoir un accès limité aux ressources de base telles que le savon et même l’eau potable.
L’impact peut être également indirect puisque la crise a invoqué des perturbations du marché qui ont conduit à des augmentations de prix et, parfois, à des ruptures de stock. De plus, en raison des politiques de verrouillage mises en œuvre pour arrêter la propagation de la pandémie, beaucoup, en particulier dans le secteur informel, ont perdu leur capacité à gagner leur pain.
Pour les Tunisiens, cette crise peut avoir des conséquences considérables sur leur niveau de vie. D’après les estimations de la Banque mondiale, le taux de pauvreté sous le seuil des 3.20$ peut passer de 2.4% à 4.2%. Celui de la pauvreté sous le seuil des 5.50$ connaîtra un saut important pour passer de 15% à 22%.
Pis encore, l’impact du confinement a été plus important sur les familles pauvres. Au fait, les auteurs du rapport affirment que “les ménages les plus pauvres sont plus susceptibles d’être indépendants ou engagés dans le secteur informel, deux secteurs qui sont plus touchés par les verrouillages”.
Non seulement les ménages pauvres sont moins susceptibles de pouvoir aller travailler, mais ils sont également moins susceptibles d’avoir des revenus paie lorsqu’ils ne le font pas. Alors que la majorité (78 pour cent) du quintile inférieur en Tunisie ne reçoivent aucun paiement lorsqu’ils ne travaillent pas, la plupart des membres du quintile supérieur (67 pour cent) continuent de recevoir un paiement intégral ou partiel.
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