Jeudi 10 décembre, les parlementaires français valident la nouvelle législation sur la réforme de la monnaie du Franc CFA, qui existe depuis 1945.
La nouvelle monnaie commune aux 8 pays de l’Afrique de l’ouest sera dénommée l’Eco. La nouveauté de ce système est de mettre fin à la centralisation des réserves de change auprès du Trésor français, tout en gardant la parité fixe avec l’Euro.
Le projet de l’Eco, lancé un an auparavant par le président Emmanuel Macron, a été vivement critiqué par certains députés français, particulièrement par le groupe de la Gauche démocrate et républicaine, ainsi que par les mouvements sociaux africains. En effet, cette nouvelle monnaie ne permettra pas l’émancipation des pays africains de la tutelle de la France, comme présentée dans les discours des politiques. Les opposants au nouveau système critiquent la démarche de la réforme monétaire, qui n’a pas suivi un processus démocratique et transparent, traduisant la volonté des peuples.
Les pays concernés par cette réforme étaient dans un processus d’intégration monétaire pour avoir plus d’autonomie dans leur politique monétaire afin d’assurer leur souveraineté économique. Or, avec la configuration proposée du système de l’Eco, le projet d’intégration régionale ne sera plus possible.
À ce sujet, l’économiste sénégalais Demba Moussa Dembélé a déclaré que “la France fera tout pour se raccrocher à nos pays pour les empêcher non seulement d’avoir leur souveraineté monétaire, mais aussi de choisir leur propre voie vers le développement”.
Avant d’ajouter, “Il faut que les africains sachent que cette loi n’a rien à voir avec les intérêts de l’Afrique”.
Pourtant, d’autres alternatives pour réformer le franc CFA ont été proposées pour assurer la souveraineté économique et monétaire des pays concernés. Elles ont été rejetées par la France en avançant l’argument de la nécessité de garder les acquis du système actuel. En d’autre termes, elle cherche à pérenniser sa domination sur le continent africain.
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