
L’ammonitrate, une substance cruciale pour les agriculteurs, est en manque dans le marché local. Une situation qui doit sonner plus d’une alarme ― non seulement parce qu’en l’absence de cette matière la récolte est menacée, mais aussi parce que seulement quelques années auparavant, la Tunisie jouissait de l’autosuffisance.
“Ce problème est devenu récurrent durant les 3 dernières années”, a déploré Leith Ben Becher, membre du bureau exécutif de le Synagri. “C’est le résultat des arrêts répétitifs des activités de la Compagnie de phosphate de Gafsa et du groupe Chimique”, a-t-il ajouté.
Pour tenter de sauver la situation, le gouvernement a importé 18 mille tonnes d’ammonitrate jusqu’en décembre 2020. Cette quantité est loin d’être suffisante. Rien que pour les grandes cultures, dont la surface est d’environ 1 million d’hectares, et avec un besoin moyen de 250 kilos d’ammonitrate par hectare, Leith Ben Becher estime le besoin à 250 mille tonnes. “Ceci ne prend même pas en considération les autres types de culture”, précise-t-il.
Il est clair donc que le besoin dépasse ― et de très, très loin ― la quantité disponible sur le marché.
La solution ? Il n’y en a pas plusieurs: “Importer les quantités nécessaires jusqu’à ce que le groupe Chimique réussisse à rattraper le retard accusé à cause de l’arrêt des activités”, affirme Ben Becher. L’expert indique qu’il existe aussi d’autres substances capables de remplacer l’ammonitrate ― mais qu’il faut importer puisqu’elles ne sont pas en production sur le marché local.
Et si les quantités nécessaires d’ammonitrate ne sont pas disponibles, Ben Becher affirme que les conséquences seraient considérables avec une baisse importante de la production agricole dans le pays. Les conséquences d’une telle pénurie de nourriture peuvent naturellement être gravissimes pour un pays qui peine déjà sous le poids d’une crise économique sans précédent à la suite d’une pandémie mondiale inédite.
Mais ce qui dérange Ben Becher c’est que cette situation aurait pu être totalement avortée si le gouvernement, “le précédent gouvernement” précise-t-il, aurait lancé les préparatifs à temps. “Ceci doit se préparer à l’amont dès la fin de la dernière récolte”, explique l’expert non sans amertume.
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