
La Tunisie est considérée comme très vulnérable au changement climatique et devrait subir les effets négatifs de l’augmentation des températures, de l’aridité accrue, de la réduction des précipitations et de l’élévation du niveau de la mer. Le pays est en effet classé 64ème sur 181 pays dans l’indice ND-GAIN 2019 mesurant la vulnérabilité des pays aux changements climatiques.
C’est ce qu’a indiqué un rapport publié récemment par la Banque mondiale sur les risques du changement climatique en Tunisie.
“Les implications socio-économiques et environnementales toucheront particulièrement les ressources en eau, les secteurs de l’agriculture et de l’élevage, les écosystèmes, les zones côtières, la santé et le tourisme”, lit-on dans le rapport.
La Tunisie a en effet connu une augmentation significative de ses températures au cours des 30 dernières années avec une hausse moyenne de 0,37°C par décennie. Bien que cette hausse semble significative, elle peut avoir des conséquences dévastatrices. Au fait, la Tunisie a observé une augmentation moyenne de la température moyenne de 1,4°C depuis 1901. Dans les régions du nord de la Tunisie, des augmentations de température plus importantes ont été enregistrées, avec une augmentation de température pouvant atteindre 2°C. Un réchauffement plus important a été observé pendant la saison estivale (de mai à septembre) plutôt qu’en hiver. Une réduction des nuits fraîches et une augmentation des nuits chaudes depuis 1960 ont été observées.
De l’autre côté, les précipitations ont diminué d’environ 3% au cours des 30 dernières années. La Tunisie a également connu une disponibilité réduite de l’eau dans certaines régions et une augmentation des périodes de sécheresse. Des précipitations plus fortes entraînant des crues éclair ces dernières années ont également été observées.
L’avenir est encore moins glorieux
Si ces tendances vont continuer leur rythme actuel, les conditions climatiques vont aller vers le pire. Ainsi, la Tunisie pourrait connaître des augmentations annuelles moyennes de température allant de 1,9°C et pouvant atteindre les 5,3°C d’ici les années 2080 ! De leur côté, les températures maximales devraient augmenter de 2,3°C pour atteindre 6,4°C d’ici les années 2080. Cela entraînera probablement également des vagues de chaleur plus durables et plus intenses, avec une augmentation des vagues de chaleur jusqu’à 78 jours supplémentaires par an d’ici les années 2080; les nuits froides et les vagues de froid devraient également diminuer considérablement.
La réduction des précipitations, observée au cours des 30 dernières années, devrait se poursuivre jusqu’à la fin du siècle, d’après une analyse du Centre allemand des services climatologiques. Ainsi, ces analyses prévoient une tendance à des périodes de sécheresse plus longues et plus fréquentes. En outre, une augmentation de l’intensité des épisodes de fortes pluies est prévue dans les scénarios d’émissions élevées. Cela affectera également le bilan hydrique du pays, la majorité des projections indiquant une diminution du bilan hydrique d’ici les années 2080. L’acheminement de l’eau, le stockage et les autres options de gestion peuvent être très variés selon les précipitations qui arrivent fréquemment ou avec de longues périodes d’aridité entre celles-ci.
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