
C’est à Aïn Draham qu’a été inaugurée, la semaine dernière, la première salle de gestion des risques de catastrophes en Tunisie. L’événement était l’occasion de définir et de former les organes locaux de gestion des catastrophes et d’organiser une opération blanche pour gérer le désastre des feux de forêt à Ain Draham.
Cette salle est l’une des composantes du projet d’Appui aux capacités locales des communes d’Ain Draham et Tataouine dans le domaine de réduction des risques de catastrophes. Ce projet est le fruit d’une collaboration avec PNUD Tunisie, la direction générale de l’aide humanitaire et de la protection civile (DG ECHO), l’Office National de la Protection Civile, les communes d’Ain Draham et Tataouine, et l’Institut national de la Météorologie, moyennant un financement de 1 million d’euros.
Ce projet est à même de favoriser la réduction proactive des risques de catastrophes qui tiennent compte des exigences de la planification. Il se base sur plusieurs facteurs dont la mise en place des outils d’aide à la décision et de planification en lien avec l’évaluation des risques et la planification de la réduction des risques de catastrophe dans les deux communes, la protection et la préservation de la population et des infrastructures vitales, en s’appuyant sur le système d’alerte précoce de la commune d’Ain Draham, la mise en œuvre des programmes de renforcement des capacités de gestion des risques de catastrophe en fonction des besoins exprimés par les acteurs locaux et régionaux, ainsi qu’un échange d’informations, formation de la population et acteurs locaux dans le domaine de la réduction des risques de catastrophe.
Gestion de risque de catastrophe: un must à l’ère du changement climatique
La Tunisie est exposée à un large éventail de risques, notamment des inondations, des sécheresses, des tremblements de terre, des glissements de terrain, des incendies de forêt, des tempêtes de neige, des flux de réfugiés et des risques biologiques. Si la sécheresse constitue le risque le plus fréquent (51%), les inondations font quant à elles le plus grand nombre de victimes (70%) et causent les pertes économiques les plus importantes (environ 60%).
De leur côté, les incendies ont dépassé les 2550 entre 2011 et 2018, détruisant environ 3,5% de la superficie forestière tunisienne. C’est dire que les catastrophes, en particulier naturelles, de plus en plus fréquentes ces dernières décennies sont à l’origine de pertes humaines, économiques-évaluées à plus de 1 milliard de dinars- et sociales substantielles, en particulier dans les pays en développement avec une planification urbaine et des infrastructures inappropriées aux phénomènes à long terme.
De fait, avec le réchauffement climatique, la prédiction de ces phénomènes est devenue plus difficile, ce qui augmente le nombre de décès, de déplacements de population, d’épidémie de maladies, de destruction des infrastructures. D’autre part, ces catastrophes touchent souvent les groupes les plus vulnérables, sachant fort bien que la crise sanitaire actuelle a accentué les vulnérabilités économiques et sociales.
Un effort de solidarité entre les États et les organisations internationales est plus que nécessaire pour mettre en place des programmes de réponse aux catastrophes pour ce qui est de la prévision, de l’information, de l’assistance secours, de la reconstruction, du transfert de technologie et formation.
À titre d’exemple, les inondations que la Tunisie a connues en septembre 2018 ont montré que la tâche d’intervention et de réponse est plus efficace à la lumière de l’existence de systèmes d’alerte précoce, de stratégies et de plans d’intervention. Ceux-ci doivent être adossés à des plans d’action nationaux, régionaux et locaux basés sur le développement de politiques d’aménagement du territoire et de gestion des systèmes et de l’urbanisme, basés sur la connaissance de la réalité du terrain, en l’occurrence les zones les plus exposées aux risques et l’identification des priorités d’intervention.
Ainsi, même si ces risques sont inévitables, il est possible d’en réduire l’impact et l’ampleur. La Tunisie, convaincue de la nécessité de faire face aux risques découlant des catastrophes, s’est engagée dans tous les accords régionaux et mondiaux liés à la réduction des risques de catastrophe, à leur prévention ou à leur adaptation, notamment ceux de Sendai (2015-2030), ainsi que la mise à jour des stratégies arabes et africaines de réduction des risques de catastrophe et de leurs programmes d’action respectifs.
De nombreux projets ont été mis en œuvre, dans ce sens pour protéger les villes des inondations afin de réduire le nombre de décès et de pertes économiques, renforcer la gouvernance locale et permettre aux autorités régionales et locales de planifier et d’agir sur l’espace territorial, et achever la préparation de la Stratégie nationale de réduction des risques de catastrophe.
Ces projets visent également à initier la mise en œuvre de projets modèles dans les villes les plus vulnérables et affectées, en coopération avec nos alliés au développement à Gabès, Mater, Siliana, Kasserine et Boussalem comme projets modèles, à établir un programme tourné vers l’avenir sur les villes durables basé sur une planification participative qui comprend des exigences et des mécanismes de réduction des risques de catastrophe et à initier le développement d’exemples de développement urbain et de stratégies sectorielles, en tenant compte des risques naturels et industriels et des impacts cumulatifs potentiels.
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