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Fitch Ratings : les troubles politiques retarderaient davantage l’aboutissement d’un accord avec le FMI

L’agence de notation Fitch Ratings a réagi aux décisions prises par Kais Saied, estimant qu’un tel rebond de la situation politique tunisienne pourrait retarder l’issue des négociations avec le Fonds monétaire international sur un nouveau programme de prêts. Ce qui pourrait accentuer la pression sur la demande de financement.

En effet, la Tunisie devra obtenir des financements importants auprès des créanciers publics pour éviter que sa situation extérieure ne se détériore davantage.
Fitch a averti qu’avant ce nouvel incident, les perspectives de réformes, de réduction du déficit budgétaire et de contrôle de la dette étaient minces.
L’agence a de même indiqué que les tensions entre les principales forces politiques et les tensions sociales, en particulier les positions des syndicats et leur opposition à certaines mesures, compliquent les efforts pour obtenir le soutien du FMI.

L’agence souligne, en outre, que les mesures prises par Saïed pourraient réduire la volonté des partenaires occidentaux de soutenir la Tunisie qui a bénéficié auparavant de son statut d’unique démocratie née du printemps arabe. Néanmoins, poursuit-elle, les préoccupations européennes concernant les migrations à travers la Méditerranée resteront une motivation importante pour le soutien extérieur.

L’agence américaine estime que le Chef de l’Etat use de ses pouvoirs pour faire adopter des mesures difficiles, telles que des réductions de l’importante masse salariale du secteur public (17 % du PIB en 2020).

Fitch pense qu’un échec à conclure un accord avec le FMI, entraînant une forte dépendance continue à l’égard des financements nationaux, augmenterait les pressions sur les liquidités internationales, lit-on encore dans son communiqué.

La Tunisie fait face à un amortissement important de la dette publique extérieure (équivalant à environ 4% du PIB par an en moyenne sur 2021-2023) et à d’importants déficits courants (prévus à environ 8% du PIB par an sur la même période en moyenne) ».

Pour rappel, les réserves de change sont tombées à 8,9 milliards de dollars à fin juin 2021, contre environ 9,8 milliards de dollars à fin 2020.

Dans son évaluation de juillet, l’agence avait indiqué qu’une aggravation des pressions externes sur la liquidité, illustrée par exemple par une baisse substantielle des réserves ou des pressions importantes sur le taux de change. Ce qui pourrait conduire à une dégradation de la notation.