Les indicateurs de la monétique en Tunisie ne cessent de s’améliorer. Selon les chiffres du Conseil bancaire et financier, le nombre de cartes bancaires s’élève à 6,581,988 fin 2022, qui peuvent être utilisées dans 3 039 Distributeurs automatiques de billets (DAB) et 32 891 Terminaux de Paiements Electroniques (TPE). Les cartes technologiques sont au nombre de 59 175 cartes. En tenant compte des derniers chiffres de paiements relatif au premier semestre 2023, il s’avère que les six premiers mois de 2023 ont connu l’émission de près de 140 000 nouvelles cartes et l’installation de 101 nouveaux DAB.
Selon la BCT, fin 2022, le nombre d’agences bancaires a atteint 2 031, ce qui correspond à une densité d’une agence pour 5 812 habitants. A première vue, ces chiffres sont bons mais c’est loin de refléter une bonne bancarisation à l’échelle nationale.
En effet, l’essentiel de cette activité se concentre dans le littoral qui abrite plus de 80% de ce réseau. Le Grand Tunis accapare, à lui seul plus de 40% des agences. L’absence à l’intérieur du pays s’explique par la faiblesse de l’activité économique et du volume de richesse généré par les entreprises. L’intensification des flux migratoires internes a réduit significativement le nombre de la population dans ces régions au profit des grandes villes. De point de vue commercial, s’implanter là-bas est une aventure et les banques n’ont pas l’habitude de jeter leurs fonds par la fenêtre.
En réalité, développer le réseau physique est un contresens dans le monde d’aujourd’hui. La majorité des banques européennes et américaines ferment, à grand rythme, leurs agences en digitalisant les services. Mais il est clair qu’en Tunisie, les clients préfèrent le contact humain. Les plateformes ne vont pas leur permettre d’accéder au débit ou d’accélérer les procédures d’un crédit. Nous avons donc encore de longues années d’extension du réseau en briques et béton, mais à un faible rythme.