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Fakhfakh: voici les grandes lignes de notre plan de déconfinement

3 mai. C’est la date annoncée par le chef du Gouvernement pour la levée du confinement général. Elyes Fakhfakh a assuré, lors d’une interview accordée hier aux chaînes Al Wataniya 1 et Hannibal TV, que cette durée a été fixée après une évaluation détaillée et précise. Le confinement ne sera pas en revanche totalement levé: le 4 mai, l’Etat commencera un confinement “ciblé”. L’horaire du couvre-feu sera de son côté révisé à la baisse pour s’étaler de 20h à 6h “afin que les Tunisiens puissent garder certaines de leurs habitudes durant le mois de Ramadan”, a-t-il indiqué.

Et bien que le nombre de cas de Covid+ est resté relativement limité, le chef du Gouvernement a noté que “nous ne sommes pas sortis de la crise”. Et de souligner que “si nous lâchons prise, nous risquons de perdre ce que nous avons pu réaliser jusqu’ici”.
C’est pour cela que le gouvernement a opté pour un déconfinement progressif, a expliqué le chef du Gouvernement. “Je comprends parfaitement que la vie en confinement soit difficile, mais nous devons persévérer”, a-t-il indiqué.

Quant aux secteurs qui reprendront l’activité progressive, soit à partir du 3 mai, Elyes Fakhfakh a indiqué que le secteur de l’agroalimentaire sera concerné avec l’approche du mois de Ramadan, ainsi que les secteurs concurrentiels à l’instar du textile ou des composants automobiles.

Cette nouvelle prolongation pose un problème particulier, surtout qu’elle coïncide avec le mois de Ramadan. Dans ce cadre, le chef du Gouvernement a indiqué que de nouvelles tranches d’aides sociales vont être versées ― 60 dinars aux familles démunies et 200 dinars aux classes fragiles, a-t-il précisé. Cette fois-ci, le gouvernement s’est penché sur une solution pour éviter les rassemblements devant les bureaux de poste. Il s’agit d’une carte “virtuelle”: un code sera reçu par SMS par les bénéficiaires qui leur permettra de récupérer leur argent même dans les agences bancaires”, a expliqué le chef du Gouvernement.

Interpellé sur la polémique des bavettes, le chef du Gouvernement a indiqué que “cette polémique n’avait pas lieu d’être”. Selon lui, le ministre a fait un effort pour s’assurer de la disponibilité des bavettes dans les plus brefs délais. “Avec les moyens actuels, nous ne pouvons produire les deux millions de bavettes qu’au bout de cinq mois”, a indiqué le chef du Gouvernement. Et d’ajouter: “Il faut arrêter avec ces histoires de bureaucratie. Il faut agir rapidement et trouver toutes les solutions possibles quitte à émettre une loi permettant au député de vendre les bavettes aux Tunisiens”. Quant aux soupçons de corruption auxquels ont fait illusion certains, Fakhfakh a répondu qu’ “il y a la justice, les instances de lutte contre la corruption qui sont habilitées à déterminer s’il y a eu réellement de la corruption”.

En ce qui concerne l’accord signé entre l’UGTT, l’UTICA et le gouvernement, Elyes Fakhfakh a indiqué que cet accord est maintenu assurant que “l’État prendra en charge 200 dinars du salaire des agents des entreprises concernées et l’employeur payera le reste du salaire. De son côté, “l’employeur aura la possibilité de fixer les modalités, soit en comptabilisant les jours de congés ou en prévoyant des heures supplémentaires à effectuer plus tard”, a précisé le chef du Gouvernement.