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La cyber parité : le combat continue pour la parité homme/femme

Le Mediterranean Women Digital Summit a choisi la Tunisie pour abriter la troisième édition du sommet digital des Femmes de la Méditerranée qui a eu lieu les 28 et 29 septembre.

L’événement rassemble chaque année des militantes, des entrepreneurs ainsi que des universitaires des pays du Sud de la Méditerranée, de l‘Afrique du Nord et du Moyen-Orient, mais aussi d’Europe pour traiter la question de la parité sur Internet.

La plateforme vise à explorer les opportunités que la numérisation offre à l’autonomisation des femmes.

L’édition de cette année se concentre en particulier sur l’inégalité entre les sexes observée sur Internet, comme c’est le cas dans la société en général. À travers une série de tables rondes et de consultations, l’objectif est de construire un processus de réflexion sur la manière dont les innovations sociales peuvent contribuer à faire d’Internet un lieu plus égalitaire entre les genres en général.

Bien que le secteur numérique semble montrer une meilleure capacité à intégrer les femmes dans la vie sociale, certaines améliorations doivent encore être apportées. Tout comme dans nos maisons, nos rues et nos villes, Internet reste un espace dominé par les hommes. Du harcèlement sexuel, moral, en passant par le manque de visibilité et d’accès aux outils, Internet est toujours prisonnier des entraves du monde réel. Aujourd’hui, après le mouvement #MeToo, il est essentiel de s’attaquer à ce problème pour libérer tout le potentiel d’Internet en termes d’intégration sociale. Cette nécessité est d’autant plus vraie qu’un contexte où l’espace numérique constitue, pour un certain nombre de cas, le seul moyen d’échange compatible avec la contrainte de distanciation sociale.

Des invités de qualité

Le sommet numérique des femmes méditerranéennes a choisi de mettre en avant dans cette édition exceptionnelle des femmes qui ont gravé leur nom dans le marbre comme la tunisienne, Amel Saidane. Actuellement présidente de Tunisian Startups, la première association fondée par des entrepreneurs en Tunisie dans le but de rassembler les startups et les acteurs de l’écosystème qui permet de les connecter au monde et de donner la parole aux startups tunisiennes. Dans son parcours, Amel a évolué dans des multinationales, telles que Siemens et Microsoft. D’ailleurs, elle lance aujourd’hui plusieurs initiatives dans l’écosystème des startups tunisiennes, en parallèle à ses activités de co-fondatrice de l’incubateur de startups en partenariat avec Seedstars et l’association Tunisian Startups qui donne la voix aux startups Tunisiennes et les connectent avec le monde.

Bassant Helmi, partenaire du projet e.V. I Digital Arabia Network I MENA Business, a, quant à elle, traité la question de l’égalité et de l’inclusion de genre. Elle est aussi membre de nombreuses associations professionnelles et institutions dans la région MENA et en Allemagne. Elle est également fondatrice et directrice générale de l’association à but non lucratif basée à Berlin Global Project Partners qui met en œuvre un large éventail de projets spécifiquement destinés à soutenir les femmes d’affaires arabes, la formation professionnelle et éducative dans les pays en développement, et accorde le transfert de connaissances dans le domaine des énergies renouvelables.

Le but de cette initiative est d’encourager les jeunes filles à intégrer en général le savoir-faire technologique et en particulier les domaines masculinisés tels que la cryptographie et la programmation. Les problématiques qu’elles doivent savoir gérer sont généralement reliées à  l’identité et à la transparence dans l’espace 2.0.

C’est pour cela que la co-fondatrice de she codes 2018, qui se définit comme ingénieur et féministe à la fois, Najla Almissalati, affirme que dans le monde arabe, la gent féminine préfère faire appel aux services de coachs femmes, parce qu’Internet est encore un espace genré et que généralement, la balance penche en faveur des hommes.

L’accès à une technologie non-binaire

Dans le forum en ligne, parmi les solutions capables de remédier à la ségrégation entre les deux sexes, on y trouve un chatbot nommé LaydyBot capable de détecter toute trace de harcèlement, de dépassement allant de la demande d’ajout au refus de l’invitation.

Cette initiative tunisienne de Ghaith Belaazi permet la collecte de données à travers une conversation entre le robot et l’utilisatrice qui va décrire ce qui c’est passé. La collecte massive des données a pour but de sécuriser les réseaux sociaux et de dénoncer les malfaiteurs dans le nouvel espace public qui est Internet.

Dans ce contexte, la suisse Hani Vahabi, PDG et co-fondatrice de DefaultAI AB et Codotrix AB, directrice de l’AICenter et présidente du comité pour l’égalité des sexes et la diversité, affirme qu’il faut mettre en lumière la diversité sur différents niveaux. En effet, les femmes doivent avoir l’opportunité d’influencer, et pour cela, elles doivent disposer du leadership pour créer un système de non-binarité qui place le genre à sa juste place grâce au travail des experts que nous devons solliciter davantage sur ce type de thématique.

Quant à Sana Afouaiz, directrice de Womenpreneur, conseillère pour ONU Femmes, spécialiste de la question de l’égalité des sexes et auteur de «Invisible Women of the Middle East» recommande sur le plan national et international que les systèmes éducatifs traitent la question sur le plan organisationnel et appelle à l’instauration de l’équité comme bien plus qu’une simple notion mais plutôt comme un mode de vie qui rend la technologie accessible à tous les genres.