L’Afrique est le continent avec l’un des plus grands potentiels de développement numérique dans le monde. Avec une population jeune et de plus en plus connectée, le continent est une terre fertile aux innovations numériques. Plusieurs obstacles freinent en revanche le continent d’atteindre son plein potentiel.
Un rapport publié récemment par Google et la Société financière internationale a tenté de mettre les feux des projecteurs sur ces obstacles.
Le numérique au service de l’informel
Les auteurs de l’étude ont noté le potentiel important qu’offre l’économie numérique pour surmonter les défis auxquels sont confrontés les entreprises et les travailleurs africains, notamment ceux dans le secteur informel, fortement présent dans le continent.
En effet, les entreprises du secteur informel africain ont moins d’accès au financement et un recours limité aux pratiques commerciales modernes, en particulier en comptabilité. Ils doivent également faire face à des coûts plus élevés lorsqu’ils traitent avec les fournisseurs ou les clients en raison d’une mauvaise logistique, de la multiplicité des intermédiaires et de la prévalence des transactions en espèces. Pour le secteur informel en Afrique, l’accès à l’électricité est moins certain, en particulier dans les zones rurales, et l’environnement global des affaires est instable. Cependant, la grande majorité des travailleurs du secteur informel possèdent un téléphone portable, souvent utilisé à des fins privées et professionnelles. La possession de téléphones portables dans le secteur informel est largement corrélée à l’accès à la connectivité numérique au niveau national. Il y a 1,2 million de détaillants informels en Afrique subsaharienne déjà engagés dans la distribution de services mobiles.
À ce jour, la plupart des entreprises qui réussissent dans l’économie de l’Internet en Afrique répondent aux défis auxquels sont confrontés les entreprises ou les travailleurs du secteur informel; ce vaste pool de clients potentiels aide les entreprises à atteindre leur échelle et à devenir commercialement durables. La diffusion à grande échelle de l’argent mobile dans plusieurs pays africains, comme le Kenya, la Côte d’Ivoire et le Mali, en est un bon exemple. Cependant, la centralité du secteur informel va au-delà des services financiers numériques et englobe un nombre croissant de secteurs économiques tels que le commerce électronique, les services de livraison et l’emploi.
Le COVID-19 a été aussi une importante opportunité pour les plateformes numériques s’adressant au secteur informel de prouver leur capacité à soutenir la résilience sociétale.
Sur plusieurs marchés, les plateformes numériques ont joué un rôle essentiel pour soutenir les réponses du gouvernement à l’épidémie, en particulier pour atteindre les personnes mal desservies, car elles ont été en mesure de réorganiser rapidement leurs plateformes. Par exemple, Twiga Foods s’est associé à Jumia pour fournir des produits agricoles aux consommateurs. Le gouvernement du Nigeria compte sur les prestataires de services de paiement pour fournir des transferts en espèces à 3,6 millions de ménages pauvres d’ici août 2020.
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