La Fédération Tunisienne de l’Hôtellerie a organisé, le vendredi 20 novembre 2020, une conférence de presse pour présenter les résultats d’une étude de l’impact de la COVID-19 sur le secteur hôtelier et les projections pour l’année 2021.
L’étude, réalisée par le professeur Abdel Rahman El Lahga, a été basée sur deux scénarii pour essayer d’estimer l’impact de la crise sur le secteur selon l’implémentation, ou non, des réformes nécessaires par le gouvernement.
D’après cette étude, le secteur de l’hôtellerie serait le plus impacté en termes de pertes d’emploi. Au fait, plus de 27 mille emplois pourraient être perdus d’ici la fin de l’année 2020, soit 45% des emplois perdus dans le secteur des services (estimés à plus de 70 mille emplois perdus).
Aussi, il y aurait un glissement d’une partie importante de la population employée vers la pauvreté : 6 familles sur 10 dont le chef de famille travaille dans l’hôtellerie entreront dans la pauvreté et alors qu’avant la pandémie, 1% d’entre elles étaient dans l’extrême pauvreté, cette proportion passera à 40% après la pandémie.
Les solutions pour faire face à cette crise ne sont malheureusement pas nombreuses; mais parmi elles figure celle des chèques-vacances. À l’image des chèques-restos, les chèques-vacances permettent à leurs détenteurs de bénéficier de séjours dans des hôtels tunisiens, ce qui permettrait de redynamiser le secteur. Interpellée par Le Manager sur cette mesure, Dora Milad, présidente de la FTH, a indiqué qu’un dossier a été déposé dans ce sens au ministère du Tourisme qui doit, à son tour, le soumettre à la commission des finances à l’ARP pour étude.
La lumière au bout du tunnel
Si le secteur a été sinistré durant l’année en cours, son sort pourrait être nettement meilleur si le gouvernement implémente une série de réformes. C’est du moins les résultats de l’étude présentée par la FTH. Ces réformes de portée large contiennent des mesures telles que la reprise de l’activité du pétrole et du phosphate, la transformation de grands projets publics en des projets en partenariat public-privé, ou encore la signature d’un nouveau programme avec le FMI.
“Sans ces réformes, la croissance qu’enregistrerait le secteur hôtelier en 2021 serait aux alentours de 33%”, a indiqué Abdel Rahman El Lahga. “Bien que ce taux soit important, il reste en-deçà des attentes du secteur”, a-t-il indiqué.
Et si le gouvernement implémente les réformes nécessaires ? “La croissance de la valeur ajoutée du secteur hôtelier dépasserait les 250%”, a-t-il affirmé.
Ce n’est pas tout ! D’après les résultats de l’étude, la croissance prévue en 2021 en l’absence des réformes en question se limiterait à 1%, alors qu’elle passerait à 7.1% si ces mesures sont implémentées par le gouvernement.
Il est noté dans ce cadre que d’après les estimations du Fonds monétaire international, la croissance en Tunisie devrait s’établir à 4% en 2021 et autour de 3% en 2022.
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