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Absent du discours officiel tunisien, l’accord de la ZLECAf est entré en vigueur dès le 1er janvier 2021

Le 1er janvier dernier, la plus grande zone de libre-échange dans le monde est entrée en vigueur: la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine, ou ZLECAf.

La Tunisie avait ratifié dès juillet 2020 son adhésion à la convention fondatrice de la ZLECAf. Pourtant, le sujet est resté absent des débats publics ― et surtout des discours officiels. En Afrique du Sud, en revanche, la ZLECAf a été évoquée dans le discours de fin d’année du président sud-africain Cyril Ramaphosa qui a manifesté son enthousiasme pour le nouveau partenariat.

Le président de la plus grande économie africaine a affirmé que “nous sommes à quelques heures de la naissance de la zone de libre-échange continentale africaine, qui changera fondamentalement la fortune économique de notre continent. C’est le début d’une nouvelle ère de commerce entre les pays africains… quand [le continent] réalisera son grand potentiel de ses abondantes ressources naturelles et humaines”, a-t-il indiqué.

L’accord commercial, qui couvrira un marché de 1,2 milliard de personnes et un PIB combiné de 3 billions de dollars, a été signé par 54 des 55 États membres de l’Union africaine. L’Érythrée étant le seul pays à ne pas y avoir adhéré. Trente-quatre de ces pays l’ont ratifié début décembre.

Ainsi, la ZLECAf créera un marché unique pour les biens et services, dans l’espoir de stimuler le commerce entre ses nations. L’Afrique a toujours eu un commerce intérieur faible. En 2017, les exportations intra-africaines représentaient 16,6% des exportations totales, contre 68% en Europe et 59% en Asie.

L’accord vise à créer une union douanière continentale permettant d’éliminer les droits de douane sur 90% des marchandises intra-africaines et à faciliter la circulation des capitaux et des personnes entre les pays, ainsi qu’à améliorer l’attractivité du continent pour les investissements externes et de réduire les barrières non tarifaires, comme le temps qu’il faut aux marchandises pour passer la douane.

La ZLECAf a le potentiel d’augmenter le commerce intra-africain de plus de 50%, selon la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique, tandis que la Banque mondiale suggère que l’accord pourrait signifier 76 milliards de dollars de revenus supplémentaires pour le reste du monde.

Malgré les avantages évidents et les réalisations historiques, les experts affirment que l’accord sera confronté à un certain nombre d’obstacles dans la pratique, comme la faible infrastructure moderne et efficace, des informations peu claires sur les processus et les obstacles pour les entreprises dirigées par des femmes.

Un autre obstacle de taille et qui n’avait pas eu lieu lors de la conception de la ZLECAf n’est autre que la dévastation économique provoquée par la Covid-19 qui pourrait nullifier des années de progrès dans la région. Certains craignent également que les gains économiques importants réalisés dans les diverses économies ne soient inégalement répartis.