Abonnez-vous à notre newsletter pour recevoir nos meilleurs articles et du contenu exclusif directement dans votre boîte mail.

Le taux de pauvreté en Tunisie devrait passer de 14 à 21% suite à la crise sanitaire, selon la Banque mondiale

Il est clair que la crise sanitaire a touché de plein fouet les ménages pauvres en Tunisie. Le niveau d’impact a fait l’objet d’une étude réalisée par la Banque mondiale. Cette étude montre que la pandémie est susceptible d’annuler les progrès récents en matière de réduction de la pauvreté.

L’analyse lancée par les experts de la BM a exploré quatre grands canaux par lesquels la pandémie pourrait affecter les ménages: les revenus du travail, les revenus non liés au travail, les effets directs sur la consommation et la perturbation des services.

Les résultats suggèrent que, dans le scénario de référence d’une contraction de 9,2% de la croissance du PIB en 2020, la pauvreté devrait passer de 14% de la population avant Covid à 21% en 2020. En outre, l’inégalité (mesurée à l’aide du coefficient de Gini) devrait passer de 37 à 39,5.

Les ménages ayant une consommation par habitant dans les 20 pour cent les plus pauvres de la population, qui sont concentrés dans les régions du centre-ouest et du sud-est de la Tunisie, seraient les plus durement touchés. Quant aux personnes les plus vulnérables, elles sont probablement des femmes, vivant dans de grands ménages, sans accès aux soins de santé et employées sans contrat. Un peu plus de la moitié (53 pour cent) des personnes qui, selon les projections, seraient tombées dans la pauvreté à la suite de la pandémie seraient probablement employées sans contrat.

L’analyse a également simulé l’impact des mesures compensatoires des autorités et a conclu qu’elles atténueraient l’impact sur la pauvreté. Plus précisément, l’augmentation de la pauvreté ralentirait à 6,9% avec les mesures d’atténuation, contre 7,4% sans, soulignant l’importance de développer des programmes de protection sociale bien ciblés qui peuvent être rapidement utilisés pour atteindre les pauvres en temps de crise.