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La croissance prévue de 5.9% en 2021 “n’est pas assez importante pour ramener la production aux niveaux d’avant la pandémie”: Banque mondiale

En Tunisie, après une contraction prévue de 9,2% en 2020, la croissance devrait temporairement s’accélérer pour atteindre 5,9%.

C’est ce que prévoit la Banque mondiale dans son rapport trimestriel sur l’économie tunisienne. Cette relance devrait se manifester suite à la diminution des effets de la pandémie sur les exportations et à la reprise de la demande intérieure, d’après les auteurs du rapport. Et d’ajouter: “L’ampleur de la reprise prévue en 2021 reflète en grande partie l’effet de base de la forte baisse de 2020”.

Mais cette relance “n’est cependant pas assez importante pour ramener la production aux niveaux d’avant la pandémie de 2019”, lit-on dans le document.

Après cette première impulsion, cependant, la croissance devrait retrouver une trajectoire plus modérée, augmentant d’environ 2%, ont noté les auteurs du rapport. D’après eux, ceci reflète “les faiblesses structurelles préexistantes et une reprise mondiale progressive après la pandémie”.

Qui plus est, ces estimations sont présentées avec des risques baissiers importants dans un environnement hautement incertain. Car, si la Tunisie a relativement bien géré la première vague de la pandémie, la profondeur de la deuxième vague et sa durée, tant au niveau national que parmi les principaux partenaires commerciaux, sont des inconnues importantes. “Ce scénario de référence suppose qu’il n’y aura pas de confinement prolongé et généralisé, une réduction progressive de la pandémie en 2021 et une lente reprise en Europe”, précisent les auteurs du rapport.

Le rythme de la reprise dépendra également de l’efficacité des mesures visant à atténuer l’impact de la pandémie sur les entreprises à un moment où les tampons sont limités et les cicatrices importantes du tissu économique.

Selon une enquête sur le rythme des affaires réalisée en juin par la Banque mondiale, 54% des entreprises s’inquiètent de leur fermeture définitive, alors que ce chiffre atteint 74% dans le secteur du tourisme, signe de l’impact important que cette crise laissera dans les années à venir. Malgré les efforts du gouvernement pour soutenir le secteur privé, seulement 10 pour cent des entreprises ont déclaré avoir reçu un soutien financier de l’État, note la Banque mondiale dans son rapport.

Cela met en évidence la difficulté de soutenir la reprise économique dans un contexte de tampons budgétaires et externes limités et souligne l’importance de la réponse sanitaire pour gérer les effets de la pandémie. Il souligne également la nécessité d’un plan de relance économique comme base pour commencer à reconstruire l’économie à moyen terme.