
Avec une crise économique mondiale sans précédent et une conjoncture locale peu favorable, les entreprises tunisiennes font face à d’énormes challenges. Une étude réalisée par la Banque mondiale, la Banque européenne et la Banque européenne d’investissement a mis sous les feux des projecteurs le tissu entrepreneurial tunisien. Focus.
Une faible présence féminine
La présence des femmes au top management reste faible en Tunisie. Au fait, le nombre d’entreprises tunisiennes avec une femme en tant que top manager est de seulement 10%. Certes, la Tunisie fait mieux que la moyenne de la région MENA, estimée à 7%, mais elle est en-deçà de la moyenne des pays au revenu moyen inférieur où ce taux est de 20%.
En revanche, la Tunisie fait mieux que ces groupes en termes de participation féminine dans les capitaux des entreprises. Au fait, la part des entreprises avec une participation de femme dans le capital est de 40% en Tunisie, alors qu’il est de 19% seulement dans la région MENA et de 35% dans les pays au revenu moyen inférieur.
Les entreprises tunisiennes n’investissent pas suffisamment dans l’amélioration des compétences de leurs employés. Au fait, seules 19% des entreprises offrent à leurs employés des formations. Ce taux est plus faible que la moyenne dans la région MENA (22%) et dans les pays au revenu moyen inférieur (32%).
Et même dans les entreprises qui offrent la formation à leurs équipes, tout le monde n’en bénéficie pas. D’après l’étude, seuls 44% des salariés dans les entreprises qui offrent des formations ont pu en bénéficier. Ce taux est mieux que celui de la région MENA (38%) mais en dessous de la moyenne des pays au revenu moyen inférieur (51%).
Un environnement peu favorable
Une infrastructure physique bien développée, comprenant les routes, l’électricité, l’eau et les télécommunications est essentielle à la compétitivité et à la croissance d’une économie.
Une infrastructure de qualité relie efficacement les entreprises aux marchés d’intrants, de produits et de technologies. Elle réduit le coût de production et améliore la compétitivité des entreprises sur les marchés nationaux et internationaux. Le SE saisit le double défi de fournir une infrastructure solide pour l’électricité, l’approvisionnement en eau et les télécommunications en plus des informations sur le développement des institutions qui fournissent et maintiennent efficacement ces services publics.
L’efficacité du fonctionnement du secteur privé nécessite un approvisionnement fiable en électricité. Les entreprises sont confrontées à des défaillances dans la fourniture d’électricité, mesurée par le pourcentage d’entreprises subissant des pannes d’électricité et par le nombre de pannes d’électricité. Un approvisionnement en électricité inadéquat peut augmenter les coûts, perturber la production et réduire la rentabilité.
Les entreprises tunisiennes doivent attendre 128 jours ― soit plus de 4 mois! ― pour être raccordées au réseau électrique. Ce délai est environ deux fois plus long que la moyenne de toute la région MENA (68 jours) et 3 fois plus long que la moyenne des pays au revenu moyen inférieur (40 jours).
Les problèmes des entreprises avec le réseau électrique ne se terminent pas là ! Au fait, 40.2% des entreprises tunisiennes sondées ont révélé avoir subi des coupures d’électricité. Ce taux est inférieur à la moyenne dans la région MENA (42.2%) ainsi que des pays à revenu inférieur moyen (63.3%). Le nombre des coupures électriques en Tunisie est nettement plus faible que celui des deux autres groupes puisqu’il est de seulement 0.9 contre 9.2 dans la région MENA et de 9.3 dans l’ensemble des pays à revenu inférieur moyen.
L’étude a également mis l’accent sur le rôle que peut jouer les procédures administratives lourdes à freiner les exportations. Ainsi, les entreprises tunisiennes qui ont participé à cette étude rapportent un délai de dédouanement des exportations de 7 jours ― contre 8 jours dans la région MENA et dans les pays à revenu inférieur moyen. Pour les importations en revanche, les délais sont de 16 jours en Tunisie, contre 11 comme moyenne dans la région MENA et 13 dans l’ensemble des pays à revenu inférieur moyen.
Les résultats de l’étude ont également démontré la faible présence du private equity dans le financement des entreprises tunisiennes. Au fait, le financement de l’immobilisation par le PE se limite à 1% en Tunisie, alors qu’il est de 5% dans la région MENA et dans les pays à revenu inférieur moyen. Le financement par les banques des immobilisations, qui se limite à 13% dans ces deux groupes de pays, s’élève à 20% en Tunisie. Les entreprises tunisiennes se caractérisent également par le faible financement interne des immobilisations qui se limite à 47% alors qu’il passe à 73% en MENA et dans les pays à revenu inférieur moyen.
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