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Le MEF organise le 2ème « Rendez-vous trimestriel des entrepreneurs du Maghreb »

« N’attends pas que les événements arrivent comme tu le souhaites ; décide de vouloir ce qui arrive et tu seras heureux » Épictète.

C’est dans cet esprit que les trois associations patronales de la région (CGEM au Maroc, UTICA en Tunisie et CIPA en Algérie) se sont retrouvées le mercredi 17 mars 2021 à 15h30 pour faire un pas de côté face au mur dressé depuis plus de 25 ans par les institutions.

Ce nouveau rendez-vous trimestriel co-organisé par les trois think tank les plus actifs de la région en matière d’intégration régionale, CARE (Algérie), ICEM (Maroc) et le MEF (Tunisie) et avec le soutien du groupe de recherche en géopolitique et géo-économie de l’ESCA, a aussi permis à des acteurs sectoriels de poser les bases d’un rapprochement économique dans un contexte marqué par la menace de la pandémie et par l’opportunité d’un marché régional voire continental avec ZLECAF.

Cette e-conférence s’inscrit dans la construction d’une plateforme de dialogue trimestrielle qui réunit les représentants des grands patronats de la région et les personnes influentes pour une approche bottom up visant à porter des propositions pragmatiques pour accélérer l’intégration.

D’emblée, M. Moulay Hicham Guenoun (cofondateur ICEM et Pdt de We Speak Citizen) a insisté sur un « dialogue pour favoriser un réseautage BtoB qui concernerait aussi le secteur très dynamique de l’Économie Sociale et Solidaire (ESS) ».

Pour M. Zied Jawati, Vice-Président UTICA en Tunisie, ‘’la logistique peut être une locomotive pour accélérer la relation de partenariat entre les trois pays du Maghreb ; d’autant plus que chacun des pays bénéficie d’une position stratégique complémentaire ».

Dans ce contexte de crise économique, M. Abdou Diop, Pdt de la Commission Afrique CGEM au Maroc, affirme que « le Maghreb a besoin de secteurs de relance à portée régionale comme le tourisme en Afrique de l’Ouest. Le Maghreb dispose d’une vraie complémentarité (agroalimentaire) et de secteurs performants (l’ingénierie, l’énergie verte, hydrogène, pharmaceutique) mais doit s’unir avec une vision, faute de quoi cela ne dépassera pas le stade de potentiel.»

L’industrie des services est aussi un secteur clé selon Adel Bensaci, Vice-Président de la Confédération des industries et producteurs algériens (CIPA). En effet, ce secteur « ne connaît pas les frontières et peut s’appuyer sur des solutions innovantes et des plateformes dans une transversalité ».

Cette transversalité se retrouve avec le déploiement de voyages en ligne lancée par la startup Maghreb Expérience qui inclut un package culturel. Son fondateur, Anouar Hachemane, propose aux pays de « renforcer leur branding tout en donnant la possibilité aux acteurs locaux de porter leur patrimoine en utilisant les vrais mots. »

Le Maghreb est une zone géographique qui se conjugue parfaitement au féminin puisque la région enregistre le plus fort taux de femmes ingénieurs au monde (>46%). D’ailleurs, Mme Leila Doukali, présidente de l’AFEM (Association des femmes chefs d’entreprises du Maroc) créée en 2000, souligne que « l’unité économique peut venir des femmes entrepreneurs pour constituer un pôle fort en Afrique ».

Les opportunités de la région sont aussi à chercher auprès des marchés européens. Pour cela, Mme Amel Saidane insiste sur la nécessité de sortir « des clichés carte postale avec un branding orienté nouvelles technologies et innovation ».

Le Maghreb de l’innovation est incarné par le réseau Maghreb Startup Network. Mehdi Alaoui, country lead Morocco et vice-président de l’APEBI, propose de « réussir là où les politiques ont échoué en créant un marché plus large qui s’appuie sur un réseau de Business Angels et sur un système de paiement simplifié. »

La crise de la Covid-19 est l’occasion de rappeler l’opportunité que représente le secteur de la santé. M. Miloud Kaddar, expert en économie de la santé et membre du comité exécutif Réseau d’Économie et Systèmes de Santé au Maghreb (RESSMA), affirme que « nos systèmes de santé ne sont plus adaptés aux besoins de notre population et du XXIème siècle ; l’ambition maghrébine est dans une stratégie et une vision à long terme pour avoir une vraie capacité sur le plan innovation, recherche, médical… car notre ambition doit aller au-delà de simples remplissages de tubes ».

En conclusion, les synergies existent aujourd’hui mais ont besoin de réalisme ; « à l’image du sport, il faut transformer l’essai en créant des ateliers de travail qui s’inscrivent dans une stratégie à long terme » soutient Amine Bouhassane, président du Think Tank ICEM (Initiatives pour la Communauté Économique du Maghreb).

Pour en savoir plus, revivez les moments forts de la e-conférence, en replay sur le lien https://www.youtube.com/watch?v=iwlQ5TQv-Ns