Lors de sa réunion avec le président de l’Utica Samir Majoul, le chef de l’Etat Kais Saied a pointé du doigt une liste de chefs d’entreprises présumés dans des affaires de fraudes et a annoncé son projet de réconciliation pénale.
Ils sont au nombre de 460, d’après le Chef de l’Etat, concernés par ce projet d’amnistie qui consiste à financer des projets à but lucratif dans les régions. C’est à ce titre que nous avons interrogé Aslan Berjeb, avocat et membre du bureau exécutif à la CONECT.
D’emblée, Aslan Berrejeb donne le ton “Nous apprécions et nous valorisons la lutte contre la corruption qui a gangrené plusieurs domaines, notamment le législatif et l’administratif”. Et de préciser avec forte conviction “ Il n’y a pas lieu de confondre entre l’investisseur et l’acteur économique qui a un sens civique avec le corrompu”.
Il a de même annoncé que la liste présentée hier, est de nature administrative qui, à la lumière de son avis juridique, doit être déférée au chargé général du contentieux de l’Etat, qui à son tour la défère au ministère public.
Berjeb a ajouté que ce travail doit être fait par le pouvoir judiciaire et non administratif car plusieurs personnes qui figurent dans la liste ont été inclus à tort, des jugements définitifs ont été rendus pour d’autres pour les acquitter des charges administratives à leur encontre…
Il a signalé que le respect de la défense ne peut se faire qu’à travers un recours judiciaire. Les confiscations, les assignations à résidence peuvent heurter des droits constitutionnels.
“Les finances publiques sont dans un piteux état, on ne peut compter que sur l’investissement privé. Évitons les amalgames et les intox. Ne diabolisons pas les opérateurs économiques qui sont le moteur de l’activité économique ”, a-t-il ajouté. En ajoutant qu’aujourd’hui l’Etat a d’autres priorités liées à la sécurité humaine telles que la crise sanitaire. La solution est donc de donner confiance aux investisseurs locaux en les rassurant dans cette période difficile pour qu’ils contribuent à créer de la richesse.
Berjeb ajoute que la Conect a développé une vision, une feuille de route économique et une approche économique basée sur l’intégration de l’économie solidaire, sur l’inclusion et le développement régional. Elle appelle à cet effet à être associée aux consultations.