Avec la publication des indicateurs d’activité du quatrième trimestre 2021 des banques, nous avons une idée claire sur la performance du secteur pour 2021. C’est déterminant pour la Bourse de Tunis dont l’indice phare, le Tunindex, est à moitié dominé par les établissements de crédit.
Le PNB a atteint un nouveau record de 5 533 MTND pour 2021 (5 010 MTND à fin 2020), après un bon dernier trimestre marqué par une croissance de 5,7% à 1 543 MTND. La composition du PNB a partiellement changé, mais elle est toujours dominée par la marge d’intérêt qui représente 51,2% du PNB contre 55,0% en 2020. La contribution des commissions nettes en produits a légèrement augmenté à 21,9% (21,4% en 2020). La vraie amélioration concerne les revenus portefeuilles d’investissement qui ont atteint 1 486 MTND, soit 26,9% du PNB.
Cela traduit les gains des salles de marché, notamment les investissements en titres. 2021 a connu la redistribution de dividendes par les financières après la suspension en 2020, ainsi qu’une forte activité d’émission de bons du Trésor par l’Etat. Si les banques ont encaissé l’impact de la baisse du taux directeur l’année dernière, elles continuent à tirer profit de leurs investissements en titres de dettes privées et souveraines émises lors de la période faste des taux. Cela restera d’actualité pour les prochaines années.
Toutefois, cette progression du PNB a été en partie consommée par la hausse des charges opératoires. Ces dernières ont augmenté de 343,825 MTND, soit 65,8% du PNB additionnel sur la période. Cette aggravation provient essentiellement de l’effet des augmentations salariales après l’accord signé l’année dernière avec le partenaire social. Les frais de personnel se sont ainsi accrus de 17,6% à 1 694 MTND fin 2021. L’impact sera moins accentué en 2022, puisque l’année 2021 englobe aussi l’effet rétroactif des revalorisations salariales.
Côté financement de l’économie, l’encours de dépôts des douze banques cotées à la Bourse de Tunis s’est élevé à 77 109 MTND, soit une hausse de 3 390 MTND sur l’année. Le dernier trimestre a connu une grande dynamique d’octroi de crédits, avec un encours net additionnel de 1 837 MTND contre 1 204 MTND sur la même période de 2020.
En parallèle, les dépôts supplémentaires ont atteint 6 092 MTND, dont 2 415 MTND sur le dernier quart de l’année. Cette nette progression a permis d’avoir un encours de dépôts de 78 468 MTND, supérieur aux crédits nets accordés. Cela devrait aboutir à de meilleurs risques prudentiels pour le secteur.
Le bon exercice des banques devrait se matérialiser par une nette hausse des bénéfices, plombés en 2020 par les contributions au fonds 1818. Le Tunindex devrait en profiter, éliminant du moins la probabilité d’une glissade sur les prochains mois.