La semaine dernière, Carthage Cement a annoncé un bénéfice net de 55,193 MTND. C’est une excellente performance pour le cimentier qui est parvenu à résister en dépit d’un long chemin de rémission.
La société, qui a débuté en fanfare grâce à un actionnariat proche du pouvoir de l’époque, a par la suite sombré dans une série de grèves et de difficultés. Sous l’égide d’Al Karama Holding, elle a pu remonter progressivement la pente. Nous pensons que c’est l’une des meilleures réalisations du gestionnaire des actifs confisqués depuis sa création.
Depuis l’année dernière, les pertes antérieures ont été toutes absorbés. Toutefois, il y a des amortissements différés de 285,768 MTND qui doivent être absorbés également. Le moment n’est donc encore venu pour le dividende, mais le redressement de la situation financière est incontestable. Au premier trimestre 2024, l’endettement s’est établi à 322,432 MTND. A titre de comparaison, 5 ans auparavant, sa dette était de 518,708 MTND. Cela a permis de réduire les charges financières et donner une bouffée d’oxygène au bénéfice.
La grande question maintenant qui se pose : serait-il judicieux de céder la société ? Les processus qui ont eu lieu n’ont pas abouti pour diverses raisons. Depuis, la valorisation du cimentier s’est améliorée et de point de vue atteinte des objectifs, la cession pourrait cette fois aboutir avec un prix intéressant. Néanmoins, avec la nouvelle approche du gouvernement, il serait peu probable de voir l’exécutif céder une société sur la bonne voie, au moins durant cette période. Pourtant, les ambitions sont fortes cette année, avec 520 MTND à récolter grâce aux biens confisqués comme cible dans la Loi de Finances 2024. Probablement, il y a d’autres actifs dont la cession est programmée et qui pourront rapporter autant d’argent.
Globalement, et vu que les autres cimentiers publics sont perdants, nous pensons qu’il est logique de garder Carthage Cement pour équilibrer l’exposition sectorielle. Dans tous les cas, cela reste une décision souveraine qui obéit à toute une logique fixée par le gouvernement. La question sera certainement posée par les actionnaires lors de la prochaine Assemblée générale.
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